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[2021] 🐌 SLOW FOOD au domaine de la Portaniùre

Slow Food au Domaine de la PortaniĂšre : un succĂšs!

Ayant dĂ» ĂȘtre annulĂ© en 2020, l’évĂ©nement a pu se dĂ©rouler dĂ©but dĂ©cembre, retour sur son dĂ©roulĂ©. Un Ă©vĂ©nement, rappelons-le, Ă  la demande du rĂ©seau MĂ©diterranĂ©en des ForĂȘts ModĂšles.

 

Le 12 dĂ©cembre, la 2Ăšme Ă©dition du marchĂ© de NoĂ«l au domaine de la PortaniĂšre Ă  CollobriĂšres a accueilli l’Ă©vĂ©nement Slow Food, organisĂ© par ForĂȘt ModĂšle de Provence.

Une trentaine de producteurs varois et artisans ont Ă©tĂ© prĂ©sents pour proposer leurs idĂ©es gourmandes pour les repas de fin d’annĂ©e, sous un beau soleil et une affluence d’environ 300 personnes sur la journĂ©e. 

Cet Ă©vĂ©nement avait pour objectif de valoriser le terroir de notre rĂ©gion avec des confĂ©rences, visite du domaine et de ses produits, ainsi qu’une dĂ©gustation des produits issus du marchĂ© des producteurs locaux. 

L’organisation s’est faite en partenariat avec :

  • la RĂ©gion SUD Provence-Alpes-CĂŽte d’Azur ;
  • le DĂ©partement du Var ;
  • le Fonds Epicurien, celui-ci a pour vocation de soutenir financiĂšrement des projets Ă  but non lucratif, d’encourager l’entrepreneuriat et de crĂ©er des vocations sur le thĂšme de l’alimentation durable sur notre territoire.
  • et le RĂ©seau MĂ©diterranĂ©en des ForĂȘts ModĂšles, d’oĂč Ă©manait la demande d’organisation d’un tel Ă©vĂ©nement, dans notre RĂ©gion.

AprĂšs l’ouverture du marchĂ© des producteurs Ă  11h, une trentaine de minutes plus tard Ă©tait organisĂ© deux confĂ©rences : l’une de ForĂȘt ModĂšle de Provence et ses actions, par son secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral Philippe Duparchy, l’autre une prĂ©sentation du Convivium Slow Food Sud par son prĂ©sident Raoul Michel. L’auteure du livre sur la Brousse du Rove, Mayalen Zubillaga, n’a pu venir car cas contact.

NĂ© au Canada, le concept ForĂȘt ModĂšle est une rĂ©ponse apportĂ©e Ă  une exploitation « dĂ©bridĂ©e » de la forĂȘt par des acteurs Ă©trangers. Le chemin suivi par les acteurs a donnĂ© naissance Ă  une mĂ©thode qui a permis une reprise en main durable de leur forĂȘt par les canadiens. En 1992, Ă  Rio de Janeiro (BrĂ©sil), la ConfĂ©rence des Nations Unies sur l’environnement et le dĂ©veloppement – connue sous le nom de Sommet « planĂšte Terre » – concept et mĂ©thode ont Ă©tĂ© mis au service de la planĂšte constituant un rĂ©seau international et des rĂ©seaux rĂ©gionaux de forĂȘts modĂšles.

Dans une forĂȘt modĂšle, les personnes ayant des intĂ©rĂȘts et des points de vue divergents forment un partenariat neutre afin d’atteindre via leurs actions un but partagĂ© : gĂ©rer leurs propres ressources naturelles compte tenu de leur histoire, de leur situation Ă©conomique et de leur identitĂ© culturelle et faire en sorte de ne pas mettre en pĂ©ril les Ă©quilibres et  gĂ©nĂ©rations futures.

En 2008, la RĂ©gion Provence-Alpes-CĂŽte-D’azur s‘est lancĂ©e dans cette dĂ©marche en devenant co-fondatrice du RĂ©seau MĂ©diterranĂ©en des forĂȘts modĂšles et en facilitant la crĂ©ation d’une association loi 1901. Elle a permis de constituer un partenariat composĂ© dâ€˜Ă©lus, d’institutionnels, de forestiers, d’acteurs territoriaux et de reprĂ©sentants de la sociĂ©tĂ© civile.

Avec le projet de revaloriser les espaces forestiers, en proposant des solutions de gestion adaptĂ©es au territoire, Ă  travers la mise en Ɠuvre d’un programme d‘actions novatrices situĂ©es sur un territoire « tĂ©moin de la RĂ©gion ».

Les Objectifs :

–  au niveau local et rĂ©gional, en mettant en Ɠuvre des actions concrĂštes Ă  valeur dĂ©monstrative sur son territoire de rĂ©fĂ©rence, construit autour des massifs de l’Étoile, du Garlaban, de la Sainte-Baume et des Maures (organisation d’évĂ©nements, recherche et dĂ©veloppement en lien avec des universitĂ©s et laboratoires, programme de plantation, Concours d’Art et de Design, etc).

–     au niveau international, en Ă©changeant des expĂ©riences et en coopĂ©rant avec les forĂȘts modĂšles des RĂ©seaux internationaux et mĂ©diterranĂ©en, ainsi qu’avec d’autres entitĂ©s permettant de dĂ©velopper des relations utiles Ă  la rĂ©solution des problĂšmes de la forĂȘt provençale. Ceci afin d’apporter sa contribution au dĂ©veloppement durable des paysages forestiers en MĂ©diterranĂ©e, et dans le monde (actuellement, nous sommes engagĂ©s dans 6 projets europĂ©ens !).

« Aujourd’hui, le terroir qui nous accueille offre un cadre magnifique, rĂ©sultat vivace et vivant de l’engagement de plusieurs gĂ©nĂ©rations dans un site propice. C’est dans cet environnement que l’initiative du Domaine de la PortaniĂšre a permis de convier les acteurs du « Convivium Slow Food ». 

Raoul Michel nous prĂ©sente l’origine et la dynamique Slow Food avec notamment le livre « La Brousse du Rove » et les autres actions en cours.

Une vingtaine de personnes étaient présentes à la conférence.

Il cite Carlo Petrini qui expliqua cette dĂ©marche avec comme point de dĂ©part,  le refus de la « malbouffe » mais, aprĂšs quelques annĂ©es l’existence du « mouvement » a changĂ©. Au milieu des annĂ©es 90, il a l’intuition que l’on ne peut plus se contenter de parler de gastronomie de maniĂšre classique, Ă  la façon du gourmet ou du gourmand Ă©goĂŻste, ce qui n’a pas Ă©tĂ© perçu par tous


Parler seulement d’art culinaire lui est apparu comme dĂ©passĂ© alors que la biodiversitĂ© mondiale Ă©tait menacĂ©e.
Traiter de la gastronomie en se contentant de publier ou d’échanger des bonnes recettes devenaient dĂ©risoire lorsque tous les jours sont perdus des variĂ©tĂ©s de fruits et lĂ©gumes, des aliments, des racines.

DĂšs lors, Slow Food s’est mis en marche pour sauvegarder la diversitĂ© des « cuisines » Ă  travers le monde et de tout ce qui la rendait possible.

L’objectif global consiste Ă  corriger les failles du systĂšme alimentaire et Ă  progresser vers des systĂšmes alimentaires diversifiĂ©s, fondĂ©s sur l’agro-Ă©cologie. Pour atteindre ce but, nous voulons :

  • Sensibiliser le public Ă  modifier ses habitudes de consommation — Encourager les modĂšles de consommation et une diĂ©tĂ©tique plus durables et Ă©cologiques, favoriser les actions visant Ă  modifier les politiques actuelles ;
  • Changer le modĂšle de production – Promouvoir la transition vers une production alimentaire agro-Ă©cologique ;
  • Modifier les politiques relatives Ă  l’alimentation Ă  l’échelle internationale, nationale et locale — Renforcer la cohĂ©rence des politiques alimentaires.

Dans notre Région il existe plusieurs Convivium selon les territoires (Convivium Région, Convivium à Nice, et un Slow Food Var en création).

Notre intervenant nous prĂ©sente alors l’initiative de quelques Ă©leveurs. Ils ont dĂ©veloppĂ© un projet autour d’une race de chĂšvre locale qui a permis la crĂ©ation d’une AOP « La Brousse du Rove ». L’ouvrage a pu ĂȘtre Ă©ditĂ© avec l’appui du Fonds Epicurien.

D‘autres exemples ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s (notamment le cĂąpre) permettant au public fort intĂ©ressĂ© de questionner et Ă©changer avec les intervenants.

ForĂȘt ModĂšle de Provence a ensuite organisĂ© le repas de midi sur la base de produits de saison, locaux et frais proposĂ©s par les producteurs prĂ©sents :

  • Espadon pĂȘchĂ© du jour Ă  la plancha accompagnĂ© de son riz de Camargue, et d’une salade fraicheur
  • Salade de saison, soupe de potimarron et dessert (figues semi confites au miel d’arbousier, crĂšme de marrons Ă  l’arbouse et kiwis produits localement).

Un moment qui a eu du succÚs : exactement 91 repas ont été servis par les bénévoles.

L’aprĂšs-midi a Ă©tĂ© marquĂ© par la confĂ©rence itinĂ©rante, d’1h30, Ă  la dĂ©couverte du Domaine et de son patrimoine forestier, avec notamment :

– L’histoire du Domaine et ses productions ;
– Ses projets en cours avec ForĂȘt ModĂšle de Provence (plantation de 100 pistachiers veras, entre autres) ;
Puis des explications itinérantes sur les essences, en lien avec des projets :
– Le chĂȘne-liĂšge : le riche passĂ© industriel varois, le prĂ©sent d’une filiĂšre qui a du mal Ă  se relancer, mais l’existence aussi de projets d’envergure que nous soutenons. Nous avons Ă©galement parlĂ© du chĂȘne-liĂšge vis-Ă -vis des incendies et de l’importance de son biotope ;
– L’arbousier : tout l’intĂ©rĂȘt de cette essence, pyrophile, hĂŽte de 2 papillons : la ThĂšcle et la Nymphale, avec une maturitĂ© de son fruit et une floraison tardive permettant d’apporter des apports dans une pĂ©riode pauvre ;
– Le pistachier lentisque, en lien avec un de nos projets europĂ©ens (Med’Lentisk, avec la Tunisie, Turquie, GrĂšce, Sardaigne, menĂ© par l’Association Internationale des ForĂȘts MĂ©diterranĂ©ennes), et nos objectifs de valorisation : une recherche cosmĂ©tique menĂ©e avec l’universitĂ© de Nice et le laboratoire NissActive Ă  Grasse, un essai de production et de commercialisation d’hydrolat en lien avec le Domaine de la PortaniĂšre ;
– La bruyĂšre, avec l’anecdote que sa fleur peut ĂȘtre utilisĂ© dans la composition de la biĂšre (et l’était avant !).

Nous avons abordĂ© Ă©galement l’utilisation des bois locaux, les zones Natura 2000, la tortue d’Hermann et son aire de rĂ©partition.

La confĂ©rence a Ă©tĂ© menĂ©e par Nicolas Plazanet (chargĂ© de mission Ă  ForĂȘt ModĂšle de Provence) et Philippe Duparchy, son secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, nous Ă©tions plus d’une trentaine !

Nous remercions le domaine de la PortaniÚre  ! 

Organisateur et lieu de l’évĂ©nement, le Domaine est situĂ© dans le Var entre CollobriĂšres et Pierrefeu, sur les contreforts des Maures.
13 hectares de vigne s’étalent sur les coteaux schisteux qui proviennent de l’altĂ©ration des roches primaires du Massif cristallin des Maures.
Son exposition Sud et Sud Ouest essentiellement, lui assure de longues journées ensoleillées.
Au sein du domaine, il y a Ă©galement une grande oliveraie ainsi qu’une pommeraie, assez rare dans notre dĂ©partement, avec 8 variĂ©tĂ©s de pommes : Gala, Pilot, Golden, Reinette Grise du Canada, Chanteclerc, Breaburn, Fuji, Granny Smith.
La PortaniĂšre s’inscrit dans un paysage typique composĂ© de chĂȘnes liĂšges, pins parasols (avec une magnifique allĂ©e), bruyĂšres, arbousiers, pistachiers lentisques. Le domaine est classĂ© intĂ©gralement dans l’aire d’Appellation d’Origine ProtĂ©gĂ©e CĂŽtes de Provence.

Pour en savoir plus sur Slow Food lisez aussi notre article sur Carlo Petrini : journaliste et critique gastronomique italien Ă  l’origine de Slow Food

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