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Rencontre avec Éric Garcin, distillateur d’huile essentielle

Vendredi 26 septembre 2025, nous avons rencontré Éric Garcin, paysan et distillateur depuis de nombreuses années, afin d’échanger autour du projet de distillation de rémanents du Pin d’Alep. L’objectif est de relancer et diversifier la filière du Pin d’Alep, encore peu valorisée aujourd’hui.

Éric a repris l’exploitation familiale en 1998, succédant à son père après avoir travaillé comme jardinier et chef de culture. Alors que son père se consacrait uniquement au lavandin, il a depuis diversifié les productions avec de l’olivier, des céréales, du lavandin, du romarin, du thym, de la sarriette, de l’immortelle… Il distille aussi pour d’autres producteurs, et expérimente de nouvelles plantations comme le grenadier et le pistachier vera. Aujourd’hui, il gère une centaine d’hectares en bio accompagné d’un ouvrier et de renforts saisonniers. En plus de ses cultures, il met à profit ses infrastructures et sa main-d’œuvre pour proposer des prestations de cueillette, de récolte, de distillation et de trituration d’olives. Il est également Maire de Jouques et Conseiller métropolitain.

 

Le savoir-faire de la distillation

La distillation repose sur un enchainement d’étapes :

  1. Les végétaux sont broyés, placés en cuve puis chauffés à la vapeur d’eau.
  2. La vapeur injectée par le fond de la cuve traverse les végétaux et se charge en huile essentielle.
  3. Elle ressort ensuite par un serpentin plongé dans l’eau froide, ce qui permet son refroidissement.
  4. En se condensant, l’huile essentielle et l’hydrolat (ou eau florale) se séparent : l’huile, plus légère, remonte à la surface tandis que l’eau, plus lourde, reste au fond.
  5. Les deux produits sont alors récupérés dans des contenants distincts.

Chaque plante demande un temps d’extraction différent : le lavandin nécessite environ 30 minutes, tandis que le Pin d’Alep demande deux passages, un premier d’une heure puis un second le lendemain de 30 minutes, afin d’extraire la totalité de ses composés, le rendement est également différent.

 

Le Pin d’Alep, une ressource à valoriser

Éric avait déjà réalisé des essais de distillation sur du Pin d’Alep auparavant. Seulement c’est un produit qui n’est toujours pas commercialisé. Pourtant, il possède des vertus intéressantes, notamment pour la respiration et les voies bronchiques.

Avec ce projet, il a pu réaliser de nouveaux essais de distillation du pin d’Alep provenant de la commune de Septèmes-les-Vallons grâce au financement de la Métropole Aix-Marseille-Provence et porté par Forêt Modèle de Provence.

Selon lui, le projet est pertinent car cela permet d’utiliser et de valoriser une ressource qui, autrement, serait perdue et laissée au sol. Mais pour en tirer le meilleur parti, il reste encore des recherches à mener afin d’identifier et creuser les usages et bienfaits potentiels des huiles et hydrolats issus du Pin d’Alep.

Il souhaiterait poursuivre le projet en testant la rentabilité de la production. Pour cela, il envisage une distillation grandeur nature sur deux jours complets, afin d’évaluer à la fois les coûts de main-d’œuvre, les volumes obtenus et, par conséquent, le prix de vente possible.

De plus, un travail d’expérimentation reste nécessaire, car la composition des huiles varie selon la période de récolte du Pin d’Alep. L’objectif sera donc de déterminer le moment le plus favorable pour distiller et obtenir une huile de qualité optimale puis d’en développer sa commercialisation, essai que nous allons continuer à mener, sur la base, pour commencer, des 60 litres d’hydrolat obtenues.

Matériels de distillation

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